Je rêve d’une maison écolo et j’en suis si loin
Là aussi, c’est un premier pas. Je suis à 10 000 km d’avoir, ou de construire, ma propre maison écolo. Mais j’en rêve ; j’en visite parfois. Et bien sûr, j’aimerais qu’elle soit au top.
Pour le moment, j’habite dans un petit appart de 30m2 que j’ai acheté 137 000 Euros en région parisienne. Et j’en ai mare de vivre dans 30m2 à 40 ans ! D’autant que ce petit « chez moi » n’est pas écolo, ou trop peu.
Pourtant c’est ici que tout commence pour moi… puisqu’il faut bien débuter quelque part, pourquoi pas là où je me trouve ?
Mon petit appart me coûte une blinde : plus de 600 Euros par mois, plus les impôts, la taxe d’habitation et la taxe foncière… ah et aussi les charges bien sûr ! Avec tout ça, je paye l’Etat et la banque pour rembourser mon prêt.
Si je ne bouge pas, mon projet ne verra jamais le jour. Et comme je suis là depuis presque 4 ans, il est temps de passer à autre chose.
Je sais aussi qu’un projet comme celui-là me prendra un certain temps. C’est le genre de projet qu’on fait une fois dans sa vie et beaucoup même n’auront probablement pas la chance de le faire.
Mais j’y vais. Je ne sais pas encore comment, mais j’y vais.
Mes rares liens avec les maisons écolos
Pour commencer, je dois dire ici que je n’y connais rien en maisons écolo. Mais alors rien du tout. J’imagine des trucs, je me renseigne sur d’autres. Je m’informe par mes propres moyens de plus en plus, voilà tout. Et j’ai disons 3 points de repère, pas plus. Pour moi, une maison écolo, ça doit être beau, confortable, simple et efficace, et bien sûr respectueux de l’environnement, cela va de soit.
La maison de mon cousin – puits canadien, potager, toilettes sèches
J’ai un cousin qui construit sa maison depuis bientôt 7 ans. Il a racheté un terrain dont plus personne ne voulait, dans les montagnes du Sud Est de la France. Dans cette région très chère, les terrains atteignent vite les 650 000 Euros. Son bout de terre avec une petite maison de 45 m2, il l’a eu pour 150 000 Euro seulement !
Pourquoi ce prix ? Tout simplement parce que le terrain est sur un versant non exposé au soleil pendant tout l’hiver. Les locaux appellent son coin, la « petite Sibérie ». Autre défaut, les fondations de la maison étaient mal faites avec un terrain sur glaise, du coup la maison glissait, fissurant les murs sérieusement.
Mon cousin, avec sa femme et leur fille, n’était pas très bricoleur à la base, mais il s’est bien entouré. Parti de rien ou presque, il a refait les fondations et la charpente (plus grande, plus large, plus haute), un puits canadien, un poulailler, un jardin potager, des toilette sèches et un drain pour évacuer (puis récupérer) les eaux de pluie… un chantier pharaonique.
Tout ça avec de la récup, beaucoup de récup. Des pierres, des planches, des baies vitrées, un évier taillé dans la pierre et tant d’autres trucs. L’un de ses amis travaille à la décharge du coin et lui fourni beaucoup de matériaux encore en très bon état. C’est fou ce que les gens jettent !
C’est fou aussi la saveur de ces aliments que l’on produit chez soi. Je suis hyper admiratif de ce qu’il a construit. C’est beau et ça fait envie. C’est aussi beaucoup moins cher que les prix du marché.
Les habitants du village avaient parié sur leur départ avant deux ans. Ils sont restés et ont gagné le respect des gens du coin. Chapeau cousin-e ! Leur temps, leurs économies et leurs vacances, tout y est passé, mais ils sont heureux.
La maison de mon oncle – jardin potager, photo voltaïque, chaudière à bois déchiqueté et piscine écologique.
Mon oncle a trouvé un terrain pour 130 000 Euros dans la manche il y a 15 ou 20 ans. J’y suis allé 2 fois, et oui, on ne se voit pas si souvent. Lui aussi a très bien su s’entourer (comme mon cousin) et se faire des amis sur place. Ce genre de réseau aide vraiment à lancer les choses. Comme il le dit lui-même : il n’était pas question de faire passer le chantier avant les occasions de rencontrer du monde, pas question de refuser une invitation, au contraire. Le chantier prendrait le temps qu’il faudrait, la priorité était donnée dès le départ à la vie de famille. Il faut dire que mon oncle a 7 enfants.
C’est aussi quelqu’un d’engagé, faucheur volontaire d’OGM illégaux, alors bien sûr, ça occupe.
Bref, il a lui aussi racheté un terrain pas cher. 130 000 Euros, c’est à peu près le prix de mon 30m2 près de Paris. Il doit avoir 5 000 m2 ou plus, en pleine verdure avec deux ou trois voisins et c’est tout. Au début, la maison était habitable sur une chambre seulement, la cuisine et les toilettes. Tout le reste s’est fait au fur et à mesure, petit à petit.
Avec sa femme, ils ont aménagé une très belle serre où poussent beaucoup de légumes toute l’année. C’est sa passion à elle. Lui, c’est plutôt les projets techniques : le voltaïque, la chaudière à bois et la piscine biologique.
Pour la chaudière et le voltaïque, bien renseigné, ils ont pu bénéficier de subventions importantes : investir au bon moment, ça aide, c’est sûr. Grâce à ça, le chauffage de la maison aujourd’hui leur coûte 700 Euros par an tout compris. Le bois déchiqueté est acheté à des gens du coin. Il fermente et produit de la chaleur rien qu’en étant stocké, jusqu’à 80 degrés. C’est une fermentation naturelle dont la chaleur pourrait être récupérée, elle aussi.
Côté piscine, elle est neuve et le but est de purifier l’eau par les plantes de la piscine. Un système intelligent et propre, sans produits chimiques et un look naturel. Bref, c’est beau.
Une maison de paille en location
Le web permet aujourd’hui de passer une ou plusieurs nuits un peu partout chez l’habitant et ça, c’est vraiment génial dans un projet comme le mien. Nous sommes allés dans une maison de paille un peu au hasard avec mon amie, toujours dans la manche.
La maison construite de A à Z par les propriétaires était d’environ 80m2. Les murs de paille recouverts d’un torchis sont très épais. L’insonorisation est parfaite, le confort total.
Il parait que ces maisons ne sont pas simples à construire. En même temps, quand il s’agit de maisons, la construction n’est jamais simple j’ai l’impression.
Vers quel type de maison écolo ?
Un rêve de maison écolo, c’est facile à dire, c’est plus compliqué à réaliser. Enfin, disons que rien que là, nous venons de voir 3 types de maison à faire. Ce sont les trois exemples que j’ai pu rencontrer en regardant un peu autour de moi.
Cela me fait penser qu’il y a tout types de maisons écolo, il doit vraiment y avoir de tout… plus ou moins écologique, plus ou moins cher à acheter ou à construire, plus ou moins long à installer… autant de paramètres qui en disent long sur les possibilités et sur le monde qui s’ouvre à moi depuis que je suis de près cette idée de construire la mienne.
D’ailleurs comme je le disais au début de l’article, ce projet est un rêve plus qu’un projet. Mais je compte bien le réaliser et partager avec vous mes trouvailles et mon aventure.
Car ce n’est pas gagné. J’en suis loin. Je vis dans 30m2 en région parisienne. Et je n’ai pas un sou devant moi.
Et alors ?
Ce que je vais devoir faire
Oui, j’en suis à 10 000 km et la vie à la campagne (je vois ça plutôt à la campagne) c’est pas si évident. Je ne suis même pas certain de m’y plaire au delà du fantasme.
« Into the wilde » est un super film qui nous montre les limites du possible. Mais avant de les atteindre ces limites, il y a de la marge :
- Changer de métier : le mien ne me rapporte pas assez. Et puis de toute manière, un jour ou l’autre il faudra quitter cette région… trop loin de la mer, trop loin de la montagne, trop loin de ce que j’aime le plus.
- Faire de mon 30m2 un exemple d’appart bio : Et oui, avant de déménager vers mon rêve, il faut bien que je commence maintenant… que je laisse quelque chose de propre derrière moi.
- Trouver une solution intermédiaire : c’est à dire démanger avec mon amie un peu plus loin de Paris, mais avec un peu de verdure, de quoi planter quelque légumes, avoir un jardin. Il s’agit de savoir si la vie à la campagne est vraiment la solution ou pas. Cette solution intermédiaire serait à tester, disons pendant… 2 ans, pas plus, le temps aussi de devenir autonome, professionnellement.
- Choisir un terrain, un endroit où poser mon projet : Une fois les tests faits (ou pendant), un fois ma profession autonome géographiquement (j’en reparlerais), je compte bien trouver le lieu pour me fixer et pour réaliser mon rêve.
- Et puis construire… enfin !
Voilà mon défi. J’en rendrais compte sur ce blog bien sûr, c’est ça le principe comme vous l’avez compris.
Et on ira, étape par étape, un pas après l’autre.
ET pourquoi pas commencer par une formation chanvre ?
Crédit photos : Ludovic et Béa, Thomas Béguin, llozz
Et vous, quel est votre rêve de maison écolo ? Dites le moi dans les commentaires et je vous répondrais
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